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samedi 17 novembre 2007

Homélie du 17 novembre, 33e dimanche du temps ordinaire (c)


« C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie »

À première vue, la page d’évangile que nous sommes invités à méditer aujourd’hui peut sembler troublante. Dans les temps que nous vivons, nous sommes témoins de guerres et des souffrances des innocents qui les subissent, et nous sommes d’instinct portés à ne rien désirer de tel, ni pour les autres, ni pour nous. Or le Seigneur nous promet des mauvais traitements à cause de notre foi. Nous lui dirions bien spontanément, comme ceux qui attendaient un messie de paix, pensant aux prophéties et à l’histoire de Salomon : « Est-ce donc cela que tu prépares à ceux qui te suivent? »

Le Seigneur aimerait bien dire que non. Car il désire vraiment une paix éternelle, qui viendra, mais seulement à notre mort, si nous lui restons fidèles. Mais les paraboles de Jésus sont claires à cet effet. Dieu a envoyé son Fils, mais les intendants de la vigne ont préféré le tuer pour profiter de son héritage. Comme le répétait Job : « La vie de l’homme sur la terre est un combat ». Le récit de la chute d’Adam nous montre le grand changement opéré à la suite de la transgression de la loi de Dieu : « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ». Entretemps, le juste souffrira avec son Seigneur, pour manifester avec lui la vérité.

Le tableau que dresse Jésus de celui qui persévèrera n’est pas idéalisé. Jésus nous prévient que le monde où nous vivons n’accueille pas bien la vertu et le nom de Jésus. Mais tout cela arrivera, et « Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage ».

Rendre témoignage. Comment ? D’abord par l’exemple. C’est le sens des paroles de Paul aux thessaloniciens. Des chrétiens de Thessalonique vivaient « dans l’oisiveté, affairés sans rien faire ». Quel message les païens allaient-ils comprendre d’une pareille attitude ? Et quelle persévérance ces chrétiens allaient avoir sans faire d’effort? Le Christ est-il resté à rien faire ? Le travail des premiers chrétiens devait illustrer leur désir de servir, d’aider et d’aimer leur prochain, tout en vivant la justice au niveau des relations sociales. Comment une vie de désœuvré allait-elle convaincre du zèle de Jésus pour les âmes ? Saint Paul en était conscient quand il leur disait : « Nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter ».

On rend aussi témoignage en luttant pour faire reconnaître la vérité du message du Christ, en propageant la parole de Dieu. C’est ce qui est entendu par les paroles de Jésus : « On portera la main sur vous, on vous persécutera; on vous fera comparaître … à cause de mon nom. (…) Je vous inpirerai un langage et une sagesse à laquelle vos adversaires ne pourront opposer ni résistance, ni contradictions (…) Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu ». Dieu veut que nous soyons courageux, que nous vivions pleinement nos convictions, même s’il semble que nous allons périr. Dieu ne nous abandonnera jamais, même si comme les martyrs, nous nous perdons notre vie. Car ce sera alors la volonté de Dieu, et ce que nous paraîtrons perdre, nous le gagnerons en grâces et en sainteté.

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la promesse du livre de Malachie : « Le soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement ». On peut comprendre cette phrase en deux sens : D’abord, que Jésus récupèrera définitivement ceux qui semblent perdre quelque chose pour lui; mais aussi, que celui qui est dans le rayonnement du soleil contribue, par son réchauffement personnel, à réchauffer les autres. C’est donc dire que celui qui souffre pour Dieu n’en est nullement oublié, mais qu’au contraire, il reçoit une grâce spéciale de Dieu qui en le renforçant lui-même, aidera à renforcer les autres. C’est une allusion claire au martyre, et au témoignage de tant d’apôtres qui on vécu prêts à mourir pour Dieu, conscients que si cela allait se produire, ils contribueraient à réchauffer le milieu refroidi où ils vivaient.

Les premiers chrétiens ont vécu ainsi; de nos jours, les pays encore récemment sous l’influence des marxistes ont perdu leur liberté et leur vie. Mais la foi a continué, car on n’étouffe pas la Parole de Dieu. « Par votre persévérance, vous obtiendrez la vie ». C’est vrai des martyrs, des missionnaires, des éducateurs, et de tous les chrétiens qui résistent à une ambiance laïciste et froide.

Comment réagissons-nous lorsque les gens tournent notre foi ou notre conduite chrétienne en dérision? Sommes-nous conscients que c’est peut-être « l’occasion de rendre témoignage », et que « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu »?

L’apôtre moderne est aussi prêt à souffrir pour le Seigneur que les premiers chrétiens. En avons-nous la conviction ?


Tu as besoin de vie intérieure et de formation doctrinale. Sois exigeant avec toi-même!

Toi, qui es un homme chrétien, une femme chrétienne, tu dois être le sel de la terre et la lumière du monde, parce que tu as l'obligation de donner le bon exemple d'une sainte imprudence.

— La charité du Christ doit te pousser avec urgence. Et si tu te sens, si tu te sais un autre Christ depuis le moment où tu Lui as dit que tu Le suivrais, tu ne vas pas te séparer de tes semblables — tes parents, tes amis, tes collègues —, tout comme l'on ne peut séparer le sel de l'aliment qu'il assaisonne.

Ta vie intérieure et ta formation comportent la piété et le jugement que doit posséder un enfant de Dieu, pour que sa présence active puisse relever toute chose.

Prie le Seigneur pour que tu sois toujours une épice dans la vie des autres.

(Josémaria Escriva, Forge, n. 450)

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Lectures du dimanche 18 novembre 2007
33ème dimanche ordinaire

Première lecture : Ml 3, 19-20 Le jour du Seigneur

Psaume : Ps 97, 5-6, 7-8, 9 R/ Il vient, le Seigneur, gouverner le monde avec justice

Deuxième lecture : 2Th 3, 7-12 Travailler en attendant le jour du Seigneur

Evangile : Lc 21, 5-19 Bouleversements et persécutions annoncent le jour du Seigneur


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